KIRGHIZIE, Jusqu'au col d'Irkestam (du 10/04/08 au 14/04/08)

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De Sary Tash à Kara Kindik (du 10/04 au 11/04)

Si la neige est attendue en France, elle est devenue ici un handicap. Après l’échec de notre précédente tentative, nous pensons plus prudent de ne pas se lancer sur les hauts sentiers de treking qui culminent entre 3000 et 4000 mètres d’altitude. Dommage, car les chemins ne sont pas nombreux dans ce pays.

L’alternative la plus séduisante est de rejoindre la frontière Chinoise à pied par la mythique route de la soie. Cette piste est encore utilisée aujourd’hui pour le commerce entre Osh et Kashgar en Chine.

 

A Sary Tash, il neige, la vue est totalement couverte et le temps est glacial. La ville nous laisse une impression un peu terne. Notre hôte est professeur de Kirghize à l’école du village et nous profitons de l’occasion pour assister à un cour. Leçon de géographie ce matin à la premiere heure. Ca déménage !!! Ici, les leçons se font en à la manière théâtrale, en costume et en musique : danses, chansons, démonstration de “komuz” (guitare kirghize), tout y est !!!

 

 

Séance photo dans l’école et départ plus tard que prévu pour Kara Kindic, à plusieurs heures de marche.

Le temps est triste et chargé. Il fait froid et nous suivons la piste avec une alternance de camions. C’est sans grand intérêt. A ces moments, on se demande ce que nous sommes venues chercher ici… les 26 kilomètres nous semblent interminables…

 

Guldieu insiste pour nous héberger et nous donne de quoi manger plus qu’il n’en faut. Nous devons prendre des forces si nous marchons ! Une fois de plus, leçon de cuisine ; pendant que sa fille prépare le pain kirghize, nous épluchons les “cartochka”. Nous devenons des pros de la patate, en lamelles, en cubes, en frites, en rond… Elle n’a plus de secret pour nous !

 

 

De Kara Kindik vers le col d’Irkestam (du 11/04 au 14/04)


Ce matin, la piste prend une tout autre allure. Il fait beau et les hauts sommets se montrent enfin. La beauté du paysage dans lequel nous évoluons nous laisse sans voix. Nous avançons à bonne allure, le sourire figé, oubliant presque le poids de nos sacs. Ces géants nous font rêver. Nous imaginons tantôt l’arête de celui-là, tantôt l’ascension de cet autre… Il faut dire qu’il y a le choix ! Nous sommes déjà à plus de 3000 mètres d’altitude et tous ces sommets sont encore au moins 3000 mètres au dessus de nos têtes.

 


Cela nous aide à faire passer la pilule du nombre de camions qui nous envoient leurs gaz d’échappement en pleine figure, et avec une toux rauque qui laisse penser qu’ils vont laisser leur vieille carcasse là, dans ce col à 3600 mètres.

C’est peu de le dire… 300 mètres plus loin, un camion en contre-bas de la piste… puis un deuxième. Décidement, la route de la soie est devenue la route des “épaves”…

 

 



Sans exception, tous ces camions se sont arêtés pour nous demander, presque imposer, de monter ; « Il ne faut pas marcher ici, il fait froid et il y a 6 loups ! » La précision du nombre de loups nous interroge sur notre premier bivouac. Nous sommes à l’affût du moindre bruit dans la tente mais, plus que les loups, c’est le froid qui nous empêche de dormir…

 

 

Après 87 kilomètres et 4 jours de marche, nous approchons de la frontière chinoise et nous demandons comment cela va se passer vu l’actualité du moment… Ca proteste au Tibet, à San Francisco et à Paris, mais nous avons été bien accueillies en Chine, à la chinoise par des Chinois fous de voir arriver deux jeunes femmes à pied. Nous avons été assaillies de photos, il a fallu pauser avec chaque millitaire... De notre côté, nous n'avions pas le droit d’en prendre ; "NO", OK… on prendra discrètement une photo sous le panneau “Welcome to China”, on est touristes quand même !!!

 



Au col, ce sont 4 postes de contrôle kirghizes, dont un "ambulant " sur la route et trois postes de contrôle chinois à franchir et, en prime, une petite taxe pour être venues en Chine à pied !

 

Nous pensions fêter les 37 ans de Maud à Kashgar, mais ici, ce sont des bus pas communs... et nous sommes arrivées à 23 heures en partant à 14 heures pour faire 250 km... Nous fêterons son anniversaire dans le bus, mais avec un excellent Laghman (pâtes fraîches maison faites devant nous et étirées à souhait et excellentes pour les papilles) à la pause de 20 heures et, prévoyantes, nous avions acheté une bouteille de Vodka avec nos 30 derniers coms. On s'est donc envoyé ça dans le bus en refaisant un monde parfait...

 

 

Aujourd'hui, nous sommes en Chine avec la sensation assez bizarre de devoir tout redémarer. On commençait presque à avoir des discussions philosophiques en Kirghize et là, on ne comprend rien et d’ailleurs personne ne nous comprend... Nous avons 15 jours pour apprendre et découvrir qui sont les Ouigours avant d’entrer au Pakistan.

Publié dans Carnet de voyage

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