CHINE, Du Muztag Ata à Tashkorgan (du 26/04 au 3/05)
Une police chinoise un peu sur le vif !!!
Du Muztag Ata à Tashkorgan (du 26/04 au 3/05)
Pour poursuivre notre route vers le Pakistan, 2 options s'offrent à nous :
La première : la route. Une belle et grande ligne droite toute tracée vers Tashkorgan, un peu avant la frontière.
La seconde : les petits sentiers de montagne en faisant le tour du Muztag Ata. Option séduisante mais assez peu réaliste vu que :
1/ Nous n’avons pour seule carte qu’un bout de papier sur lequel nous avons retracé quelques villages selon les informations peu convaincantes d’Abdul ;
2/ Le col passe à 5200 mètres d’altitude sur un glacier et nous ne sommes pas certaines d’avoir l’équipement nécessaire pour le franchir ;
3/ Nous n’avons pas le permis pour cette partie du massif du Pamir qui s’obtient à … Kashgar ;
4/ Les villages au long du sentier sont inhabités à cette époque de l’année à cause de l’altitude moyenne très élevée ;
5/ Nous devons repasser par les villages qui nous ont été formellement interdits pour rejoindre ces sentiers, au risque de se faire “prendre” à nouveau et là, ça risque de ne plus plaisanter…
La route est donc le meilleur choix pour nous, c’est évident !!!
La deuxième journée de marche nous mène à Keykeyer, un village Kirghize où nous pensons passer la nuit chez l’habitant. En faisant des courses élémentaires pour le pique-nique du lendemain, nous rencontrons deux uniformes verts. Nous commençons à nous en méfier, et nous avons bien raison… Ils nous demandent nos passeports !!! Evidement, nous ne les avons pas emmenés avec nous pour acheter du chocolat… Sans compter que 2 kilomètres auparavant nous avions passé un poste frontière.
Les deux hommes nous demandent de les suivre au poste du village qui semble totalement désert, et ouvrent une porte fermée à clé qui donne sur une pièce qui ne ressemble en rien à un lieu officiel : un lit, une petite table et un poêle central.
L’un d'eux récupère un bout de papier pour y inscrire nos numéros de passeport en nous indiquant qu’il est formellement interdit de dormir chez l’habitant, de planter la tente et même de marcher sur la route… Nous ne sommes même plus suprises mais réellement énervées…
L’autre officier nous propose une alternative qu’il a probablement jugée intéressante pour deux femmes seules qui voyagent depuis deux mois : “Toi, dans ce lit avec moi et elle dans celui d’à côté avec lui…”. Nous croyons réver !!!
Barbara hurle au scandale : “NO LEGAL, CORRUPTION” en prétextant être mariée et en montrant ostensiblement les bagues décoratives achetées à Kashgar. Maud, dépitée, reste calme et explique au plus sage des deux : “Nous, ce soir, c’est chez l’habitant et demain matin nous aurons quitté la ville à 9 heures !”. Devant deux femmes si déterminées, nos hommes se sentent pris au piège … et nous laissent partir.
Comment de tels agissements peuvent-ils être possibles ? Cette question nous a donné un thème pour toute la journée de marche suivante en direction de Shabendi, à 10 kilomètres de Tashkorgan.
Et c’est rebelotte ! 5 nouveaux policiers débarquent : “Welcome to China, welcome to Pamir but … you can’t stay here…”.
Les 10 derniers kilomètres de notre traversée seront donc faits en 4x4 jusqu’à l’hôtel de Tashtorgan où tous les touristes doivent obligatoirement avoir leur place. Vive la liberté !