KIRGHIZIE, Vallée de Suusamyr (du 20/03 au 31/03)
Une hospitalité incroyable…
Kirghizie, Vallée de Suusamyr (du 20/03 au 31/03)
C’est avec Natacha, de la maison des voyageurs à Bichkek, que nous décidons de l’itinéraire que nous allons suivre en Kirghizie… La neige étant encore bien installée sur les hauteurs, elle nous déconseille les passages que nous avions prévus, trop hauts et trop engagés pour la saison. La Kirghizie est un pays qui se visite plutôt entre mai et octobre…
Samshe (du 20/03 au 22/03)
Nous quittons donc Bichkek avec hâte pour rejoindre Kochkor et découvrir les montagnes et petits villages, mais surtout pour démarrer notre marche !
Nous qui avions fait des plans sur nos prochaines journées, nous nous sentons d’abord coincées puis décidons de profiter pleinement de ce moment que Madina nous offre et d’oublier nos petites écheances.
Madina a troqué ses hauts talons et son jean slim contre des bottes en caoutchouc et un vieux jogging. Elle est à son aise ici…
Elle et sa maman, Dina, font la paire. Elles semblent avoir du poids sur les hommes du village, qui ne tiennent plus debout à midi après des litres de Vodka absorbés… Elles assurent ! Il y a tant de sensibilité, de savoir vivre et une force incroyable en ces femmes… De la vie, il y en a ici !
De Samshe à Chaek (du 22/03 au 24/03 )
Ca y est, nous pouvons démarrer notre périple ; nos sacs sont lourds, très, très lourds, au moins 17 kilos, c’est sûr ! Le temps est clair, les températures sont douces et nous sommes enfin dans la montagne…
Dans chaque village, nous trouvons une famille d’accueil. Ce sont en général les femmes qui nous invitent, probablement intriguées de voir d’autres femmes marcher avec de gros sacs… Partout, la même réaction : “Pechkum, Rahhhhhh !”. Pourquoi marcher, alors qu’ici on ne marche pas pour le plaisir, on marche utile…
Juste après ces préliminaires, deux questions reviennent systématiquement :
la première – bonne pour notre ego – concerne notre âge, car il semble que nous fassions 10 ans de moins… à moins qu’elles n’en fassent 10 de plus ;-)) ;
De Chaek à Kyzil Oi (du 25/03 au 26/03)
A Chaek, on nous indique que le prochain village (Kyzil Oi) est à 30 kms environ. Nous partons tôt le matin et à 18 heures, après plus de 9 heures de marche, rien ne laisse penser que nous nous rapprochons de notre objectif. Epuisées, nous plantons la tente en bordure du chemin avant la tombée de la nuit. Ce n’est que le lendemain, après presque 2 heures de marche que nous atteignons Kyzil Oi.
Première leçon : les indications s’avèrent souvent fausses ou contradictoires…
Tentative de passage du col vers Toktogul (du 26/03 au 27/03)
Dès le démarrage, cette immersion en montagne nous plaît.
De Kizil Oi à la route (du 27/03 au 29/03)
C’est donc par la piste que nous continuons notre marche en direction de Toktogul. Nous avons juste le temps de rejoindre le village de Suusamyr et de trouver un hébergement avant que la tempête de neige ne nous rattrape. Il fait 5 degrés dans la maison. Au petit matin, tout est blanc et il neige encore ! Tous nos petits plans s’effondrent…
Le propriétaire des lieux nous propose de rejoindre la route principale en voiture et nous acceptons. Pour la mettre en route, c’est une autre aventure… Après avoir changé deux fois de batterie, poussée sur 300 mètres dans 20 cm de neige fraîche, il faut maintenant amener la vieille carcasse sur la piste… Le conducteur, probablement assidu de rallyes, manque de nous faire “chavirer” dans le cours de la rivière en contre-bas… Nous arrivons intactes, mais nous avons dépensé plus d’énergie en stress qu’en une seule journée de marche !
En direction de Tashkumyr (du 29/03 au 31/03)
Justement, une fois sur la nationale, coup de bol ! Au café où nous mangions, deux routiers nous emmènent pour une poignée de coms. Vitesse de pointe deux “Kamaz” : 50 km/h !
Ainsi, c’est après 7 heures de route, dont une longue pause mécanique, que nous arrivons à Togtogul. Désespoir ! il n’y a pas d’Internet ; il pleut, la ville est sombre et triste.
Nous décidons de partir le lendemain pour Tashkumyr. Re-stop, Re-prise par un camion, plus light, plus sport, on devrait y être en 3 heures… c’était sans compter encore une fois sur une pause de… 2 heures 30 ! Assises sur nos chaises on se fond dans le paysage, on va même jusqu’à nous demander où sont les toilettes ! Deuxième leçon : en Kirghizie il ne faut pas être pressé !
Tashkumyr enfin… les arbres en fleurs nous accueillent, le soleil à travers les branches fait ressortir les couleurs du printemps, tout est calme, ça sent bon, on revit.
Véritable coup de coeur pour nous deux, les habitants sont tout aussi attachants que la ville. Curieux, ils nous interrogent et chacun semble avoir à coeur que l’on se sente bien ici.