INDE, Atari et Amritsar (du 09/06/2008 au 11/06/2008)

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Bienvenue au pays des mille et une nuits

 

Pour passer la frontière de Wahga à Atari, c’est rapide et sympa mais il faut changer de bus trois fois !! Les tensions entre les deux pays ont disparu mais des rivalités persistent… Pour preuve : à chaque coucher de soleil, pour la cérémonie de clôture des frontières, une foule en délire se précipite et les gens se regroupent de chaque côté de leur pays respectif, pour que leurs voix s’élèvent au-delà de celles du pays voisin ! Deux arènes, deux animateurs, des soldats fiers comme des coqs et des milliers de gens, à chaque frontière… Et nous, au milieu, ébahies par tant d’enthousiasme !

 


Le soir même nous sommes à Amritsar, grosse ville, où déjà l’atmosphère indienne jaillit de contrastes avec la culture musulmane. C’est un chaos de bruits, de couleurs, d’odeurs, et les hommes, intéressés par deux petites françaises, ont tous un oncle ou un cousin à “Paris” !

On se bouscule, on se touche, ici pas de mots pour dire ”pardon” ; on vous tire l’épaule et dans les files d’attentes, bien entendu, il n’y a pas de règles ! Deux options : soit vous vous énervez gentiment contre cette “impolitesse” flagrante dans un esprit bien occidentalisé, soit vous adoptez  “the Indian style”… Et qu’est-ce que ça soulage !!!

Plus sérieusement, Amritsar est surtout le “fief” du Sikkhisme. Religion de plus de 500 ans, fusionnant les éléments Hindouistes et Islamiques ; les sikhs acceptent ainsi l’idée du Samsara (migration des âmes) et du karma, mais rejettent le système des castes, s’oppposent à la discrimination des sexes et ne croient qu’en un seul Dieu.




Ils sont facilement reconnaissables grâce aux cinq “Kakkar” définis par leur Guru. Qui n’a jamais vu, tel des Maharadjas, ces hommes, les cheveux longs noués par un peigne en bois (Kargha) avec un turban coloré (Kesh), un bracelet en acier sur le poignet (Kara), un couteau en ceinturon (kirpan), et enfin la petite touche invisible et perso : le caleçon (Kuccha).

Cultivés et curieux, ils sont heureux de nous parler de leur culture et fiers de leur magnifique et immense monument qui fait d’Amritsar un lieu incontournable : le Temple d’Or.



Plusieurs étapes sont à franchir avant de pénétrer dans ce joyau. Tout d’abord contourner ou “affronter” tous les deux mètres les rikshaws, les voitures, la foule et les vendeurs de cartes et bijoux inévitablement attirés par vous comme des aimants !

Une fois dans l’enceinte, la foule est toujours là, mais dans un seul but : pénétrer dans le temple. Pour gérer les 50 000 personnes qui viennent quotidiennement (jusqu’à un million lors de la venue de Guru !!!), tout a été pensé de manière rigoureuse et l’organisation “Sikh”, c’est quelque chose !

 

Deuxième étape, un jeton pour nos sacs, un pour nos chaussures, le foulard sur la tête, à l’entrée les pieds trempouillent dans le petit bassin et, enfin, on passe les deux gardes, postés comme des statues avec leurs grandes lances.

 

De nuit, c’est accompagnées par une famille Sikh que nous découvrons le Temple d’Or. Nous restons bouche bée !!! Le temple, construit au centre d’un énorme bassin, se réflète dans ce “nectar” purificateur. Ses dorures contrastent avec les bâtiments blancs qui l’entourent, telle une enceinte protectrice. Les étoiles brillent, tout est calme, une petite musique et des chants apaisants nous donnent l’impression d’être entrées dans un autre monde. Nous nous promenons dans la chaleur du soir au bord de l’eau… Bienvenue dans ce havre de sérénité.

 

Pour visiter l’ancien temple, c’est une autre histoire ! Dans la file, on avance de 2 mètres tous les quarts d’heure et au bout d’une heure, c’est coincées dans la foule, que nous essayons d’entrevoir les ornements et décoration des lieux. Barbara, malade, n’en peux plus ! Nous sortons et laissons la famille continuer son “pélerinage” seule. Notre objectif : les toilettes ! Monter les marches, petit bassin, jetons pour les chaussures et enfin la délivrance ! Incroyable mais vrai, les toilettes sont dignes de celles des grands hôtels : lavabo a détection infra-rouge, femmes de ménage et propreté irréprochable.


 


Le Temple d’Or n’est pas seulement un monument, c’est aussi un lieu qui accueille toute personne désirant manger et dormir.
Nous avons testé le repas. C’est tellement grand que nous avons tourné un moment avant de trouver la cuisine, que nous avons d’abord entendue ! Un raffut d’assiettes et de couverts qui se percutent ! Les hommes et les femmes sont fiers d’être employés à la tâche ici. Ménage, cuisine, et distribution de l’eau ; les uns balancent les assiettes dans un chariot, d’autres les lavent et hop on en attrappe une au vol et on suit la file. Arrivées dans une grande salle, assises en tailleur sur une natte, les seaux arrivent. On ouvre les mains, “plof” un chappati, un grand coup de louche, “plof”, une texture jaune dans le bord de l’assiette, “plof”, du dhal de l’autre côté, un bout de piment et “bon appétit !”... Maud tu ne manges pas le dhal ? Je te donne le truc jaune ?”, “OK !”.

 

Dernière mission : dormir. Les milliers d’Indiens se baignent le corps presque nu dans le “nectar” et s’allongent sur le bord de ce bassin pour dormir. Après “l’expédition” repas, celle du lit en dur à même le sol est une rude épreuve que nous mettons de côté. En effet, pour les touristes, le temple propose un dortoir avec le ventilo qui tourne !!!

 


Nous restons un jour de plus sous la canicule de juin, quelques achats, quelques rencontres… Pour l’anecdote, cela vaut le coup d’envoyer un colis en France ! En face de la poste, un marchand Sikh propose de faire votre emballage délicatement, recouvert d’un tissu blanc, fermé à la main par une couture raffinée et ornée de sceaux rouges collés à la cire comme à l’époque des grands rois. On se sent importantes…


Nous profitons de Amritsar quelques heures
encore et prenons le bus en direction de Chamba.

Publié dans Carnet de voyage

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