INDE, de Manali à Moradabad (du 5/09/08 au 06/09/08)

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« L’Inde, des transports pas communs »

 

J’ai hâte de retrouver Barbara que j’ai quittée il y a plus d’un mois à Leh. Mon séjour seule en Inde aura été une expérience incroyable, une parenthèse dans le voyage, mais partager les moments à deux, c’est quand même mieux !

Barbara est arrivée à Dhelli le 3 septembre et nous prévoyons de nous retrouver à Ambala le 5 septembre.

 

C’est tout à fait par hasard que je rencontre Christophe à la gare de Manali. Christophe Tattu est un grand voyageur sportif qui m’a beaucoup aidé à preparer mon projet en France.

 

 

 

 

Christophe avait le projet de traverser à pied le Tibet interdit, sur les traces de Heinrich Harrer. Un voyage dans le temps pour revivre l’incroyable évasion de cet alpiniste Autrichien, un périple de 21 mois entre Dehra Dun, au nord de l’Inde et Lhassa, au Tibet. 

 

Lui et son compagnon de voyage ont démarré l’aventure il y a deux mois par l’Inde du Nord. Après 250 km de marche en direction de la frontière Chinoise, ils arrivent devant un mur : la frontière est totalement fermée et les tensions du moment ont rendu les militaires Chinois nerveux. Passer la frontière clandestinement les amèneraient directement en prison. Le constat est sévère pour Christophe et son ami. Le Tibet, ce ne sera pas pour aujourd’hui ni pour demain... C’est tout un projet qui s’effondre !

 

C’est un Christophe totalement décu que j’ai trouvé à la station de bus de Manali ce jour là. Depuis, Christophe a fait une autre tentative en passant par le Népal, mais le verdict est le même !!! Il est maintenant en France pour travailler sur un projet de livre retraçant ses différentes aventures et aussi un film sur sa traversée à velo de Pékin a Lhassa.

 

Pour changer un peu la philosophie de notre projet autour des femmes, je vous recommande le blog de Christophe, les photos sont superbes et les récits poignants, http://lechantdutibet.over-blog.fr.

 

 

encouragez-le et « PARLEZ DE LUI » tout simplement...

 

Après notre échange rapide à la gare, nous nous quittons pour rejoindre chacun nos horizons, nos projets. Je prends donc le bus pour 10 à 14 heures de trajet en direction d’Ambala, en direction de Barbara...

 

Le bus ? une expédition ici ! Le canon de fusil de mon voisin de derrière sur ma tempe gauche, prêt à me faire exploser la cervelle à chaque virage trop brusque, les 5 cartons de cartouches de son fusil sous mon siège (au cas où il raterait son coup...), la tête de mon voisin de droite sur l’épaule droite (et je ne vous parle pas de son haleine...) ; le sac à patates d’une dame qui vient d’entrer dans le bus sur les pieds et qui me flanque aussitôt son bébé sur les genoux... Comme si ce n’était pas suffisant, on vire à droite et à gauche au rythme régulier des coups de claxon, clac sur le carreau, bang sur mon voisin (oui, oui, mon voisin fait bang, il sonne un peu creux...). Tout cela pendant 14 longues heures de bus sous une chaleur insupportable et, pour ne rien gâcher, avec une bonne dysenterie ; le bonheur, si je veux !!!!!!!

 

Sur la route, on peut lire des inscriptions rassurantes sur l’état de sobriété des conducteurs : « Drinking or Driving », « After Whiskey, driving is risky », ou encore « Safety, first and Speed, next».

 

 

 

 

Ambala !!! Il est 23 heures 30 !!!  Le bus repart ... avec mon sac sur le toit... Une course poursuite dans les pots d’échappement après les 14 heures assises me font le plus grand bien ;-)))

Maintenant, il faut retrouver la belle... Le problème, c’est que je n’ai aucune idée de l’endroit où elle se trouve et qu’il semble impossible de trouver un accès Internet à cette heure. Nos retrouvailles seront donc pour demain...

Après quelques échauffourées avec un rikcho, je me retrouve dans un hôtel miteux à faire la chasse aux cafards toute la nuit ; la chambre donne dans la cuisine avec le générateur électrique juste devant la fenêtre.

 

 

 

 

Par Internet j’apprendrai le lendemain que Barbara a rejoint directement Moradabad, plus au sud, car la solution était plus simple et plus directe pour toutes les deux. C’est donc l’option train que je choisis pour le reste du parcours, histoire de me changer des dernières heures de bus éprouvantes.

 

Idée totalement préconçue qui celle qui consiste à croire que le train serait plus confortable que le bus !!!

 

Il faut d’abord faire la queue pour obtenir son ticket. Plusieurs rangées bien ordonnées, les uns sur les autres car ici l’espace personnel est une notion totalement inexistante. Le voisin de derrière sur l’épaule gauche ou droite selon son humeur et qui vous rappelle violemment de faire la même chose avec le voisin de devant, comme pour combler les trous, on ne sait jamais... Après 1heure, les uns sur les autres dans la moiteur ambiante, j’ai mon ticket ! Dessus, aucune information sur l’horaire ni le quai... Les horaires peuvent bien être un vague concept, mais j’aimerais être sur le bon quai lorsque le train passera...

 

 

 

 

Quai numéro 3, une heure de retard, plein cagnard, chaleur insupportable, raccoleurs en tous genres, raffraîchissement avec l’excellent jus de pomme local. On annonce l’arrivée du train. Les voyageurs, peu nombreux jusqu’alors, arrivent en nombre de je ne sais où. Le train se rapproche, il arrive, il n’est pas encore à l’arrêt que déjà les hommes et les femmes se battent dans un chaos indescriptible pour celui ou celle qui se jettera en premier sur la porte. Ils se lancent sur la machine en se distribuant des coups de pied ou de coude tels des animaux sauvages : un homme tombe par terre, spectacle hors du temps ! Je reste à l’écart pour éviter la bousculade. Je suis interloquée.

 

Je comprends - un peu - mieux ce comportement animal en pénétrant dans la machine : le train est bondé ; les hommes et les femmes sont les uns sur les autres, certains vont même jusqu’à se mettre dans les porte-bagages en position allongée, l’odeur de transpiration ambiante est insoutenable et la température doit atteindre les 40 degrés sous la tôle. Dehors, un homme arrose la foule à travers les barreaux du wagon avec un jet d’eau pour refroidir un peu l’atmosphère. C’est une ambiance malsaine pour mes yeux d’Européenne, elle me rappelle immédiatement l’image désagréable des descriptions des trains de la mort. Le train en Inde, plus jamais…

 

 

6 heures plus tard j’arrive enfin à destination, toute excitée à l’idée de retrouver Barbara !!!

 

 

 

 

Publié dans Carnet de voyage

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