NEPAL (Solukhumbu), de Namche Bazar à l'Inde (du 21/01 au 27/01)

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Et puis... reprendre la route en sens inverse, direction l’Inde maintenant !!!  

 



Après Thame, nous rejoignons rapidement Namche Bazar où nous retrouvons Adam que nous avions rencontré ici plusieurs jours auparavant. Nous passons une très bonne soirée avec lui à échanger sur nos aventures respectives.

 



La route que nous prenons est la même qu’à l’aller. Nous allons toutefois nous octroyer une petite variante qui nous permettra de varier les plaisirs. Effectivement, plutôt que de retourner sur nos pas à Jiri, nous allons descendre tout droit vers le Sud, à Okaldunga où il existe des bus en direction de l’Inde où nous nous rendons pour les prochaines étapes.
 

 


Lorsqu’un trek se termine, on a déjà d’autres objectifs en tête, il est plus dur de vivre « l’instant présent », on est déjà dans l’idée de ce que nous offrira le futur, prochaine destination l’Inde du nord : le Sikkim. De ce fait, la dénivelée est plus lourde à avaler ! Et ces basses vallées ne nous ménagent pas en matière de montées. De véritables montagnes russes : +800 mètres, -500 mètres, +1500 mètres, -800 mètres, etc. La fatigue accumulée lors de nos longues journées de marche en altitude commence, ici seulement, à se faire sentir, probablement parce que notre motivation est moins présente !



 

Au lodge de Thado Koshi, l’Everest Summiter, c’est Sonam Dolma Sherpa qui nous accueille. Elle parle correctement anglais, ce qui est assez rare, même dans la région touristique de l’Everest. Nous en profitons pour échanger sur nos modes de vies si différents. Nos discussions portent rapidement sur la vie de famille, essentielle ici lorsqu’on est une femme. Elle gère seule le gîte pendant la basse saison touristique de l’hiver. Son mari et ses deux enfants se retirent à Katmandou pour 3 mois. Nous la pensons triste mais tout au contraire, elle nous confie qu’elle adore cette période car enfin, elle est tranquille. Pas d’enfant qui crient, ni de mari dans les pattes, c’est le bonheur, nous dit-elle ! Et effectivement, elle nous semble tout à fait épanouie !

Son mari, elle ne l’a pas choisi. Comme pour la majorité des couples au Népal, même encore aujourd’hui, ce sont les parents qui décident pour le bien de leurs filles ou de leurs fils. Elle nous montre les photos de son mariage, « j’ai pleuré ce jour là, je ne voulais pas de cette homme là ! ». La vie est ainsi et elle a appris à l’aimer avec les années, mais avait-elle vraiment le choix ?

Si elle était, ne serait-ce que par la pensée, allée à la rencontre d’un autre plus à sa convenance, elle aurait été rejetée par sa famille ; mais pas seulement : c’est tout le village qui l’aurait jugée. Ça ne se fait pas ici, on ne divorce pas, c’est comme ça ! Cet espèce de fatalisme nous touche et nous révolte à la fois.



  

Nous avons quitté les derniers touristes après avoir passé Lukla où la majorité d’entre-eux reprend l’avion vers Katmandou. Nous retrouvons nos petites habitudes locales comme un thé au lait à 10 roupies à la pause de 4 heures. Nous croisons, comme à l’aller, tous les porteurs courageux, courbés sous leur charge et qui se rendent au marché de Namche Bazar pour gagner quelques roupies.



 

Le temps est clair, les températures extrêmement douces pour la saison, le sentier qui longe la forêt est très agréable et il émane des buissons une odeur sympathique de jasmin qui nous met du baume au coeur. En plein mois de janvier en Himalaya, tout ça s’apprécie, tout simplement ! Nous sommes ravies sur ce chemin de moyenne montagne et nous galopons l’une et l’autre sans se dire un mot, en profitant de tout cela.



 

Dans un village sur la route, se tient le grand marché, il porte très bien son nom de big bazar. Les gens y négocient des coqs et des poulets pour juste quelques roupies. Un coq pour l’équivalent de 10-15 euros ! Les habitants marchent en faisant traîner les pauvres bêtes par terre... On se demande dans quel état elles vont arriver à la maison ! On y trouve bien sûr tous les ustensiles en plastique pour la cuisine, et aussi les fruits et les légumes, peu nombreux en cette saison. Blettes, pommes de terre, choux et quelques pommes et clémentines qui arrivent à la fin et commencent à avoir mauvaise mine.

 



Sur le sentier, on retrouve aussi toutes les bonnes habitudes laissées dans le Far West népalais et qui nous agaçaient un peu. Les enfants nous courent derrière en aboyant des « namaste » incessants, attendant de nous une prompte réponse. Lorsqu’on est en train d’enfiler une grosse dénivelée (rien que 1200 mètres aujourd’hui, alors qu’on est censée descendre...), on n'a pas envie de parler, on souffle et on souffre...  Et puis, le jeune homme devant nous sort son portable et fait profiter tout le monde de la petite mélodie népalaise insupportable, nasillarde et surtout bien trop matinale. A la traversée d’un village, une vieille dame emboîte notre pas. D’autres Elle le dépasse rapidement même. Quelle énergie ! Son oeil droit est aveugle et elle nous demande si nous avons des médicaments pour la soigner. Évidemment, rien pour ce type de problème ! Elle nous injurie en reprenant la route, en colère. Peut-être a-t-elle trop abusé du Tchang, à moins qu’elle n’ait vu en nous un réel moyen de la sauver aujourd’hui et sur ce chemin.



 

Nous sommes à Patale, après 3 heures et demie de montée régulière, avec un peu de retard sur l’horaire annoncé ; on apprend que Okaldunga est encore à 5 heures de marche à pied. Nous avons aussi retrouvé les problèmes de communication sur les itinéraires car nous pensions vraiment rejoindre Okaldunga ce soir pour en finir avec ce trek... A midi, le temps est couvert et vent s’est levé. Ce sont de véritables tornades qui soulèvent toute la poussière et les nombreuses ordures qui traînent dans les rues. Après un chowmen réconfortant au chaud, nous n’avons qu’une envie : la sieste !

Nous décidons de faire les fainéantes et se payons les services du tracteur qui rejoint la ville en seulement deux heures. Et puis, pour se conforter dans notre choix, nous nous disons que ce sera une expérience nouvelle. Après le bus, la Jeep et le train, voici le tracteur !!! Et bien, plus jamais ça, c’est l’horreur...  



 

Barbara est ballotée de droite à gauche à l’arrière de la nacelle, et Maud, accrochée aux barres de fer, fait des bonds de 50 centimètres en hauteur. On ne parle même pas de la poussière qu’on avale... Au final, c’est bien plus sport que la marche à pied et que n’importe quel autre moyen de transport. Le tracteur s’arrête enfin. Nous sommes en plein milieu de la montagne et assurément ce n’est pas Okaldunga ! L’homme sort et commence à laver son beau tracteur à la rivière.

« Et nous, on fait quoi ? »

L’homme ne nous entend plus, il fait mine de ne pas comprendre... Nous finissons par apprendre qu’il reste deux heures de marche jusqu’au village et que lui, ne bougera plus d’ici... Super ! Nous le rémunèrerons moins que prévu, normal on est pas à destination. Cela dit, ça ne nous fait pas de mal de sortir de ce tape-cul qui commençait à nous rendre folles.

 

A nous l’Inde, Darjeeling et sa féerie !!!

 

Depuis Okaldunga, c’est la série des bus pour rejoindre l’Inde. Un premier bus sur la piste pendant 3 heures, puis un deuxième sur la piste pendant 5 heures, puis encore un sur la route, cette fois pendant 7 heures. Toujours la même rengaine ; nous sommes secouées comme des bananiers, les uns sur les autres, les sacs sont enchevêtrés dans les allées et empêchent tout mouvement. Et pour couronner le tout, une femme vient de vomir par terre à côté de nous. Il va falloir supporter l’odeur en plus de la poussière et du bruit... Le bus s’arrête, on nous demande de descendre, de prendre nos sacs et de quitter le bus... Le pont s’est effondré cette semaine et aucun engin motorisé ne peut plus passer. Alors on traverse à pied en payant un droit de passage pour un pont de bambou instable, et on reprend un bus de l’autre côté du pont. On se demande combien de temps il leur faudra pour le réparer et éviter tous ces va-et-vient...



 







En trois jours de ce régime, nous passons la frontière indienne. Formalités simples et rapides. Contrôles quasi inexistants. Nous allons à Darjeeling, la ville du thé, dont le nom sonne comme une féérie...

Publié dans Carnet de voyage

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