NEPAL Far West, Jumla (du 07/10/08 au 12/10/08)

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« La déception !!!!!!  »

 

Depuis plusieurs jours, nous marchons avec cette unique objectif d’arriver a Jumla pour nous changer les idees en ville. Nous pensions que Jumla etait une grosse ville nepalaise qui pourrait nous offrir ce dont nous avions envie apres un mois de marche ; une ghuest house confortable, de bons restaurants mais surtout pas de dhal bat, des internets, de petite terrasses pour un the avec un bouquin au soleil.... A peine arrivee au centre de Jumla, nous dechantons. Jumla est une toute petite ville dont nous faisons vite le tour, mais ce qu’il y a de plus etrange, c’est que tout est ferme !!!

 

Normal , c’est le festival de dashain !!! Un des plus fameux festival religieux du Nepal celebre dans tout le pays et par toutes les castes. Pendant 10 jours, tout le pays vie au rythme des ceremonies en l’honneur de Durga, deesse de la victoire. Les multiples prieres, rituels, jeux, parades militaires, sacrifices d’animaux et benedictions font de dashain une fete unique en son genre. A l’occasion de ce festival, toutes les familles regagnent leur village pour celebrer de multiples pujas (prieres ou ceremonies) pour que chacun soit protege. On sacrifie chèvres (pour les plus riches), canards, poulets... ou oeufs, citrouilles et noix de coco si l'on ne veut pas verser de sang. On "bénit" (avec du sang, du jus de fruit, de la poudre, etc.) les véhicules et les maisons pour éviter les accidents -c'est pour cela, dit-on, que les assurances sont inutiles au Népal… Les aines posent la tika (point rouge sur le front) aux plus jeunes freres et soeurs. Cela s'accompagne de petits dons d’argent, de pâtisseries ou de fruits. Les derniers jours, on fait le tour de ses proches pour poser et recevoir la tika. A chaque fois que le rituel a lieu, on mange le "dhal bat" national, version "fête", avec de la viande. On joue beaucoup aux cartes (souvent de l'argent, car c'est la semaine de la chance), et on fait voler des cerfs-volants. Et puis, on rentre chez soi pour reprendre le travail...

 

 

 



En raison du festival, toute l’économie du Népal est mise de côté. Le pays ne s’effondre pas pour autant, il faudrait peut etre s’y interesser ?!!!

 

Pour nous, cela veut dire pas de bon restau, pas d’internet et comme le festival se fait dans les familles et que nous sommes a l’hotel, c’est un peu « pas d’bras, pas d

oiree pyjamas !!!!  Enfouies dans nos duvets avec un the au lait, les biscuits ’chocolats...» !!! Nous sommes hyper decues mais nous nous consolons avec une petite ghest house confortable et qui propose meme le poste TV dans la chambre. Notre plaisir ; la sd’urgence que nous avons pu trouver dans une boutique d’un coin de la rue et un film americain a la con... Hummmm, ca fait du bien de se poser ! Au milieu du film, nous sommes interrompues par un bruit totalement inhumain... On vient d’egorger le mouton dans le jardin de l’hotel. Ce soir, c’est fete !!!


 

 

 

Apres quelques jours a Jumla, nous faisons la recontre d’Ananda. Un jeune nepalais qui fait ses etudes a Katmandou et qui est venu ici  pour apprendre a travailler l’or avec son oncle. Ces artisans sont de veritables artistes, ils fabriquent a la main tous les bijoux locaux a se mettre dans le nez ou les oreilles. Ananda nous propose de feter le festival de dashain dans sa famille. Nous sommes super contentes a l’idee de vivre ce festival de l’interieur et qui plus est, avec quelqu’un qui parle anglais.

 

Notre arrivee chez lui est vecue comme une fete, tout le monde nous attend de pied ferme et l’idee de recevoir les deux touristes de Jumla a la maison les emballe. Nous sommes un peu honteuses car tout le monde s’est mis sur son 31 et nous arrivons avec notre pantalon de trek troue et nos tee shirt deformes. Nous sommes installees dans la chambre, la plus jolie piece de la maison, pendant que les femmes preparent le repas et que les hommes boivent de l’alcool dans l’autre piece. Des bougies sont allumees partout, les photos des deesses et des defuns de la famille sont illuminees par une girlande tres kitch. Les festivites commencent par quelques offrandes en l’honneur de la deesse Durga, puis c’est l’heure de distribuer la tika. La preparation est un melange de riz avec un peu d’huile et du colorant rouge en poudre, il faut que ca tienne sur le front ! L’aine de la famille est assis a genoux devant le cadet, il prononce une priere, jete du riz autour du cadet, lui colle la tika sur le front et lui donne quelques roupies avec des noix, des dattes et des morceaux de coco. C’est a notre tour maintenant ! Nous ne savons pas trop comment reagir lorsque l’homme nous donne 50 roupies en signe de benediction. Ananda nous explique qu’il s’agit des traditions et que nous devons accepter.

Apres la ceremonie, les 20 personnes autour de nous ont tous le gros point rouge sur le front, une grosse framboise ecrasee, comme dit Barabara...


  

On nous sert ensuite le rakchi a la pomme, l’alcool local de jumla et un excellent dhal bat avec, parce que c’est fete, du poulet ! Nous sommes chouchoutees ! Nous echangeons longuement avec Ananda sur nos deux pays, il est tres curieux de savoir comment ca se passe chez nous. Il nous explique que les maoistes ont tue la plus part des membres de sa famille, il nous parle de l’alcoolisme au nepal et des femmes trop souvent battues parce que c’est dans « les moeurs ». L’education des femmes est un reel probleme au Nepal. Dans les villages, les filles grandissent avec l’idee qu’elles sont inferieures et que leur vie sera celle de leur mere et de leur grand mere... Arreter l’ecole a 12 ans, aller aux champs, se marier tres tot, faire minimum 5 enfants, de preference des garcons et preparer du dhal bat pour tout ce petit monde. Un constat que meme Ananda fait tres difficilement.





La route qui dessert le sud depuis Jumla est fermee depuis plusieurs mois suite a une mousson trop dense, avec elle, ce sont toutes les lignes de telephone qui sont tombees...

Ce sont les denrees alimentaires « precieuses » qui font le plus default ; le sucre, l’huile, la farine... Dans les rues, les derniers kilos de sucre se negocient a prix fort et les echanges se terminent souvent en cris et coups de coude. Cela nous donne l’impression d’etre en periode de guere. Plus tard, au petit aeroport de Jumla, un helicoptere de l’aide alimentaire depose des sacs entiers de riz pour les petits villages eloignes qui ne disposent pas de leur propres culture de riz comme ici. Jumla est repute pour avoir les rizieres les plus hautes du pays en altitude, cela permet de nourrir toute la ville et villages alentours. Vous imaginez un dhal bat sans riz ????

 

 



Apres ces 5 jours passes a Jumla, nous sommes reposees mais n’avons pas pu profiter d’internet pour prendre des nouvelles de nos familles et amis. Nous partons en direction du Dolpo un peu frustrees de devoir attendre encore plusieures semaines avant de se « reconnecter » au monde, a notre monde

Publié dans Carnet de voyage

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